On relève la présence d’un maître d’école dans les registres paroissiaux du village en 1657, mais il est fort probable qu’il y en ait eu avant cette date.
Le répertoire, dressé à partir de 1674 jusqu’à la Révolution, montre cette présence permanente dans la paroisse. François LAFORGE détient le record de « longévité » puisqu’il est cité de 1700 à 1746 ! (Voir la liste des maîtres d’école avant la Révolution).
À la Révolution, la Maison d’école est retenue comme faisant partie des biens nationaux à vendre. Elle se trouvait, selon l’expertise du 27 Brumaire an III (17 novembre 1794) :
« (au) lieudit la Cour Commune du Cigne (Cygne), servant ci-devant des petites écoles, couverte de tuiles, où il y a four et cheminée briquetée par bas, en mauvais état, sollée et planchoyée, chambre à feu au-dessus, aussi sollée et planchoyée, avec grenier au-dessus fait en plâtre, laquelle (maison) a pour entrée du côté du midi, une porte et une allée de 3 pieds de large qui communique au jardin par une autre porte de derrière qui est derrière lesdits bâtiments ; un appenty servant de cellier, aussi couvert en tuiles et puits commun qui est dans la haie séparant les jardins.
Dans icelle (maison) se trouve une belle croisée (fenêtre) donnant jour sur la Cour du cygne et une autre donnant vue sur le jardin et à droite en entrant se trouve l’escalier commun qui monte à la chambre à feu qui est au-dessus de ladite maison servant d’école qui est aussi sollée et planchoyée avec grenier fait en plâtre.
Au-dessus d’icelle (de cette) chambre à côté, où il y a un petit lavier (évier) en grès, un petit fourneau en briques entouré par le haut d’une petite barre de fer pour retenir l’écartement et ayant pour ouverture du côté du midi d’une belle croisée donnant jour sur ladite cour et d’une petite du côté du jardin et dans le grenier une lucarne donnant jour au droit dudit escalier commun avec les locataires des citoyens GARNOT de Sivry. La susdite travée composée de 15 pieds (4,50 m) sur 25 pieds (7,50 m) de longueur, y compris les murs ».
A la veille de la Révolution, le maître accueillait entre 30 et 40 élèves dans cette école.
Brièvement, pendant la période révolutionnaire, par la loi du 27 Brumaire an III, les autorités nationales, constatant le manque de maisons d’école pour l’Instruction publique, vont mettre les presbytères à disposition des municipalités.
Cette possibilité intéresse la municipalité de Blandy où la Maison d’école était sur le point d’être vendue comme bien national jugeant « que d’ailleurs le local était trop petit pour les classes des deux sexes ».
Lors de sa séance du 28 Frimaire an III (18 décembre 1794), la municipalité décide de se faire remettre les clés par le locataire du presbytère afin d’y installer l’école et son maître. A cet effet, quelques travaux d’aménagement sont nécessaires (suppression de cloisons) pour que la classe puisse s’y tenir.
Mais le 1er Thermidor an III (19 juillet 1795), une majorité de citoyens de la commune souhaitant profiter de la faculté accordée par la loi de l’exercice du culte, lance une invitation au curé BECQUET pour qu’il vienne officier à Blandy. Le curé veut loger dans le presbytère et récupérer aussi le jardin attenant.
Le maître d’école GAUTIER doit quitter les lieux et retrouver un logement pour lui et ses classes. La municipalité veut alors récupérer l’ancienne maison d’école occupée par un locataire, le citoyen Jacques THIBAULT « qui n’y loge que ses poules et ses lapins ».
Dans les recensements de 1836, 1846, 1852, les maîtres d’école François Félix LAMBERT (marié en 1836 à Marie Marguerite FRERE) et Hector Elony NOËL, habitent une maison rue Grande, à côté de celle de Louis DUPARQUET, maçon. C’est là que se tenait l’école avant le début des travaux de construction de la Mairie – école entrepris à partir de 1855.
On sait, par les rapports d’inspection, qu’à cette époque la commune n’est pas propriétaire de sa maison d’école, déclarée comme non conforme et en mauvais état.
En 1842, le rapport de l’inspecteur mentionne que l’instituteur est « fort mal logé, que le bail est expiré ».
On y apprend également que les récréations se font dans une cour qui précède la classe, mais en 1845, les récréations se passent chez les parents. La salle de classe est éclairée par 2 fenêtres qui, avec la porte, assurent la ventilation.
Les dimensions de cette salle de classe sont évaluées à : 2,60 m de hauteur, 6,50 m de longueur et 4,10 m de largeur.
La loi de 1843 va obliger les communes de plus de 500 habitants à posséder une maison d’école. Ce sera chose faite quelques années plus tard à Blandy avec la construction de la mairie-maison d’école. (décision prise en 1853)