C’est en 1853 que la municipalité de Blandy décide, avec l’accord obligatoire des personnes les plus imposées de la commune, la construction d’une nouvelle maison d’école pouvant accueillir jusqu’à 50 garçons. Cette décision est rendue nécessaire par l’obligation faite aux communes de posséder une maison d’école (circulaire de 1843) et l’état de vétusté de celle en service.
Cet état avait déjà été dénoncé par l’inspecteur de l’Instruction Publique lors de ses visites entre 1840 et 1845. Ce nouveau bâtiment inclura la mairie, le logement de l’instituteur ainsi qu’un magasin pour la pompe à incendie.
En mai 1853, elle confie à M. BUVAL, architecte de la ville de Melun, le soin de lui présenter une proposition de plan de construction. Celui-ci doit répondre aux normes en vigueur demandées par le ministère de l’Instruction Publique :
- Rez-de-chaussée : salle de classe prévue pour l’accueil de 50 garçons, d’une superficie de 45 m2 réglementaires, un escalier, une cuisine et une pièce pour l’instituteur.
- Au 1er étage : la mairie avec cabinet d’archives, 2 chambres pour compléter le logement.
- Cave sous la cuisine.
- Dehors : cour de récréation fermée sur la rue par une grille, préau couvert, bûcher et latrines, corps de garde et magasin de pompes, jardin derrière le bâtiment.
Pendant cette période, M. BUVAL mène plusieurs projets qui présentent de nombreuses similitudes comme celui de la commune de Saint Méry, car ils s’appuient sur des plans-types.
Ce projet, qui doit obtenir l’aval des autorités compétentes (préfet, ministère), nécessite l’acquisition de plusieurs terrains.
Le financement total achat-construction (10 500 F + mobilier), couplé avec celui de la construction de la salle d’asile annexée à la Maison de la Charité (3 900 F + mobilier scolaire), est estimé à environ 15 000F. Le montant total, intérêts compris, s’élèvera à près de 22 000 F.
Un emprunt de 15 000 F sur 12 ans est établi auprès de la Caisse des dépôts et consignations.
Dans une lettre en date du 18/11/1853, M. BUVAL propose, dans un souci d’économie, le réemploi des pierres des murs du cimetière :
« J’ai apporté dans la prévision des dépenses les économies compatibles avec la solidité des constructions pour lesquelles ce projet ne comporte aucun luxe inutile. »
28/04/1854 : secours de 2 000 F, accordé par la préfecture pour la construction de la maison d’école-mairie-magasin de la pompe.
11/1854 : Décret de sa majesté l’empereur Napoléon III pour autorisation donnée à Antoine Louis COUTURON, maire de Blandy, d’acheter au nom de la commune, deux propriétés afin d’y construire la maison d’école.
17/12/1854 : Achat par la commune de deux propriétés appartenant à :
- M Louis Isidore BAISLÉ, ouvrier tuilier, et Mme Elisabeth Véronique LAMBERT, son épouse qu’il autorise, demeurant à Melun quartier Saint Ambroise,
- M Barthelemy LASSIEZ, ancien orfèvre, propriétaire, et Mme Catherine Théophile GERVAISE, son épouse qu’il autorise, demeurant à Paris rue Michel Lecomte n° 15.
Biens vendus par M. et Mme BAISLÉ :
« Une travée de bâtiments située à Blandy, rue aux Oignons, distribuée en deux chambres basses à feu dans lesquelles est un four, grenier au-dessus, couvert en tuiles.
Une petite remise adossée en appentis aux bâtiments de M BESSEL.
Cour devant et au couchant de ces bâtiments, jardin derrière au levant desdits bâtiments et droit de communauté à un puits qui se trouve entre le jardin présentement vendu et le jardin de M BESSEL.
Le tout tenant du couchant par la cour à la rue aux Oignons, du levant à M MARTIN, du midi à M BESSEL, le mur du jardin mitoyen sur toute sa longueur, et du nord aux bâtiments et jardin ci-après vendus par M et Mme LASSIEZ. »
Biens vendus par M. et Mme LASSIEZ :
« Une travée de bâtiments située au nord de celle ci-dessus vendue par M et Mme BAISLÉ et y tenant, distribuée en un chauffoir, chambre sans cheminée derrière, grenier au-dessus couvert en tuiles.
Une autre petite travée de bâtiments couverte en tuiles servant d’écurie, au retour au couchant de celle dont la désignation précède,
adossée au levant à la maison ci-dessus vendue par M. et Mme BAISLÉ.
Une petite cour au couchant du chauffoir et au nord de l’écurie, jardin derrière au levant dudit chauffoir et derrière une portion des bâtiments sus vendus par M. et Mme BAISLÉ, et le droit de puiser l’eau au puits, convenu entre M. et Mme BAISLÉ et M. et Mme BESSEL dont est parlé ci-dessus et droit de passage sur le jardin des époux BAISLÉ pour arriver à ce puits.
Le tout tenant du levant au sieur Martin, sauf l’écurie qui tient aux bâtiments vendus par M. et Mme BAISLÉ, du couchant à la rue des Oignons, du midi aux biens ci-dessus vendus par les époux BAISLÉ et du nord à M. LEFEVRE de Joigny, mur de clôture du jardin mitoyen. »
La contenance de ces deux immeubles étant de 5 ares 85 centiares dont 3 ares 38 centiares appartenant à M. BAISLÉ et 2 ares 47 centiares à M. LASSIEZ, le prix pour l’acquisition des terrains se montera à 3 600 F. Les anciens propriétaires toucheront respectivement 1 350 F et 2 250 F.
Acte signé devant Maître Jean Jacques LAURENT, notaire à Blandy (avec plan des propriétés acquises réalisé par Hector NOËL, instituteur, nommé par le préfet, faisant office de géomètre (voir copie ci-après).
Lors de l’élaboration des plans de ce projet, l’architecte, Paul BUVAL, fait remarquer l’exiguïté de la façade si l’on doit s’en tenir à ces deux parcelles ; il conseille à la municipalité d’acheter celle y attenant, appartenant à M. Louis LEFEVRE MALHERBE de Joigny. Celui-ci fera donation d’1 are 47 centiares à la mairie par acte passé devant Maître PELLETIER, notaire à Joigny, le 18/04/1855.
31/12/1854 : Procès-verbal d’adjudication des travaux au plus fort rabais. Quatre dossiers ont été présentés dont deux par des maçons Blandynois : MM. GRARE et DUPARQUET Laurent, ce dernier obtenant le marché. M. BUVAL se montrera très satisfait du travail réalisé par M. DUPARQUET.
D’autres travaux seront menés au cours des décennies suivantes :
- 1875 : Pose d’une grille
- 1884 : Restauration des latrines
- 1911 : Construction d’un préau
- 1912 : Réfection du sol des classes. La mairie souhaite faire poser un carrelage mais la législation scolaire n’autorise qu’un sol en chêne.
17/10/1903 : Suppression de l’école de filles, transformation de l’école de garçons en école mixte.