Alexis Delahogue (1867-1950) et Eugène Delahogue (1867-1934) sont deux frères jumeaux, tous deux passionnés de peinture et de photographies.
Nés le 6 juillet 1867, à Soissons (Aisne) chez leur grand tante, marchande en mercerie, rien ne semblait les prédestiner à devenir des artistes peintres de cette renommée dans le courant « orientaliste » de l’époque.
Leurs parents, Jean Alexis DELAHOGUE et Anna DUFOUR, sont marchands merciers rue Saint-Honoré à Paris. Leurs grands parents paternels étaient eux aussi marchands à Paris mais en herboristerie.
Les jumeaux Eugène Jules et Auguste Alexis DELAHOGUE jouissent d’une notoriété certaine au début 20ème siècle.
La galerie qu’ils ouvrent dans les années 1890,à Paris rue de la Grange Batelière, leur permet de vendre une production considérable, tout particulièrement de tableaux orientalistes peints en Algérie.
En 1903 « La Cocarde » du 19 février rapporte :
« Le hall de la Bodinière… une exposition de peinture (…) M. Eugène DELAHOGUE, promenant son rêve ici et là, aux environs de Paris et en Italie, en Franche-Comté et en Provence, expose une trentaine de toiles qui toutes méritent l’examen ; les amateurs de ciels curieux trouveront plaisir à visiter celle collection. M. Alexis DELAHOGUE (…) a demandé à l’Algérie et à la Tunisie le sujet d’un véritable poème de couleurs dont il a composé les strophes avec amour en même temps qu’avec sincérité (…) une étonnante variété d’aspects qui fait de cette exposition une chose tout à fait séduisante (…). Il serait difficile de citer plutôt l’un que l’autre de ces tableaux dont l’ensemble constitue une « œuvre » véritable » G. F.
Outre de nombreux tableaux peints sur place en Algérie, Tunisie et Maroc, lorsqu’ils étaient en visite chez un cousin militaire, leur œuvre s’avère très variée avec en particulier des paysages de Blandy.
En février 1909, ils deviennent propriétaires de la vaste propriété des QUATRE TILLEULS, située au bout de la rue des Poiriers (actuelle rue Saint-Martin sur la route de Saint-Méry), au décès de leur grand-tante Émilie SAINT-PAUL, dont ils sont les seuls héritiers.
Cette propriété avait été acquise en mars 1869 par l’époux de ladite Emilie, Auguste DUFOUR, orfèvre à Paris, décédé en 1874. La mère des peintres jumeaux, Anna DUFOUR, était la nièce d’Auguste DUFOUR.
Les Anciens du village se souviennent d’eux comme de bons vivants au mode de vie fort libre pour l’époque, ayant manifestement décidé de vanter la campagne briarde auprès d’un cercle de relations féminines qui faisait souvent jaser.
Ils se sont employés à être présents dans la vie villageoise. Outre des dons de tableaux et même d’une parcelle de terrain à la commune, Alexis a été l’un des fondateurs du Club sportif de Blandy.
Eugène décède le 2 juillet 1934 à Blandy (à 67 ans) et Alexis le 2 septembre 1950 (à 83 ans) à Nice.
Les deux frères avaient conclu le pacte selon lequel le survivant épouserait leur compagne. En 1934, Alexis tint donc parole, et son épouse, Jeanne BRUN BUISSON (1882-1960), repose auprès d’eux dans leur tombe. . Ils sont tous les trois inhumés à Blandy.
Leur cousin, Marie Charles Auguste Lapsolu (1862-1947), s’installera pour sa retraite dans la maison à gauche de la Mairie (dite maison Turina). C’était un inventeur notamment dans le domaine des matelas avec le premier brevet de ‘’sommiers élastiques’’ déposé vers 1900.