L’ancienne maison de charité de blandy
Des bâtiments qui, après un incendie en 1710, ont pris la suite de l’Hôtel Dieu de la rue Courre Soupe, devenue Courte Soupe puis Raoul Kourilsky.
En 1726, le prêtre curé de Blandy, François Puissant, achète cette maison et dépendances donnant sur la place du Pilori. Elle devient la Maison de Charité du village à laquelle s’adjoindra une école de filles.
Le tout rejoindra le patrimoine municipal via le Bureau d’aide sociale de l’époque.
Historique de la Maison de Charité
En août 1699, par lettre patente, les biens et revenus de la Maladerie de Saint-Lazare à Blandy avaient été réunis à l’Hôtel Dieu de Blandy. Puis, suite à un coûteux procès, ces biens sont abandonnés à l’Hôpital St Jacques de Melun quelques années plus tard laissant l’Hôtel Dieu de Blandy sans grandes ressources.
En mars 1710, l’Hôtel Dieu alors situé rue Courte Soupe (actuelle rue Kourilsky) est entièrement détruit par un incendie. Faute d’argent, il ne sera pas reconstruit.
Sur le Plan terrier établi par Desquinemare en 1745 apparaît encore la description pour la parcelle n°2630 de « cinq travées de logis en masure ». Les pauvres malades sont alors soignés à domicile.
En juillet 1715, l’Abbé François Puissant alors curé de Blandy « fonde à perpétuité » deux sœurs de Nevers pour l’instruction et la charité chrétienne pour avoir soin de tous les pauvres malades de la paroisse et instruire les filles.
A la même époque, le Sieur Gimat effectue un leg de 2 000 Livres pour ce même objet (selon Th Lhuillier et le très sérieux Bulletin de la Société d’archéologie, sciences et lettres de Seine-et-Marne paru en 1884).
En juin 1726, le curé Puissant achète à la veuve de Louis De Blond, écuyer, chevalier de l’Ordre Royal de St Louis, ancien mousquetaire du Roi, une maison pour le logement des deux sœurs et y tenir la classe.
Mais les lits installés pour les malades restent inoccupés. Les malades préfèrent continuer à être traités chez eux.
Description de la maison en 1726 :
Une maison sise place des Halles vis-à-vis Le Pilory consistant en deux corps de logis, l’un sur le devant… composé de deux salles basses et une cuisine sous laquelle il y a une cave voûtée et l’autre sur le derrière composé d’un fournil, chambre et grenier au dessus, cave dessous une grange de deux travées, a costé court entre lesdits deux corps de logis clos de mur, une écurie dans ladite cour du costé du jardin du presbitaire. Tous lesdits bastiments couverts de tuilles. Jardin derrière lesdits fournil et grange aussi clos bastiments couverts de tuilles. Jardin derrière lesdits fournil et grange aussi clos de mur et hayesvifves. Tenant la totalité d’une part audit jardin du presbitaire, d’autre à l’ancienne place des Halles duquel costé et au fond de la dite place est une grande porte cochère …d’un bout sur la Grande rue et place du pilory et d’autre sur les vignes.
En 1745, le bâtiment dénommé Hôtel Dieu par Desquinemare, parcelle n° 2522.
Il servit pour l’école et comme logement de la directrice jusqu’à une époque très récente.
En avril 1791 se tient une Assemblée municipale à Blandy pour répondre à l’enquête demandée par l’Assemblée Nationale via le Procureur du District de Melun, concernant « les revenus des hôpitaux, Hôtels Dieu et maison de Charité, tels qu’ils existaient avant la Révolution ». Elle permettra de retrouver dans les archives de la commue les principaux éléments de cet historique.
… et en 2018, cette histoire se poursuit par l’ouverture d’une crèche dans le bâtiment arrière.
Après l’incendie de l’Hôtel Dieu
En 1710, l’Hôtel Dieu, ou Maison de Charité de Blandy est situé rue Courre Soupe.
C’est un grand bâtiment de sept travées si l’on compte la chapelle Sainte Madeleine, le tout couvert en chaume.
Le dix mars, s’y déclare un incendie : « dans l’un des chauffoirs où demeuraient Catherine et Élizabeth Brouhance ».
Malgré tous les efforts pour éteindre cet incendie, toute la couverture de chaume et la plus grande partie des bois de charpente sont brûlés.
Le vingt sept mars suivant, un procès-verbal de visite des bâtiments de l’Hôtel Dieu et Maison de Charité est rédigé : Henri Masson et Jacques Gittard, charpentiers blandynois sont nommés experts pour estimer les dégâts. Ceux-ci sont jugés trop importants pour envisager une réparation.
Le salut de l’institution viendra de François Puissant, prêtre curé de Blandy, administrateur perpétuel de la Charité des pauvres de la paroisse de Blandy, qui, « pour et au nom de la Charité », fera l’acquisition d’un nouveau bâtiment pour l’abriter.
Le premier juin 1726, ce dernier fait l’acquisition d’une maison pour y abriter l’Hôtel Dieu. Il s’agit de l’actuel 7 place des Tours, acheté à la veuve de Louis de Blond, écuyer.
Il en définit de façon très précise l’utilisation et les conditions de fonctionnement afin de garantir la pérennité de l’institution.
Il est intéressant de constater en visitant les lieux aujourd’hui qu’ils ont été très peu modifiés et que l’une des utilisations comme école pour éduquer les filles a perduré fort longtemps.