La Foire Saint-Mathieu, un objet de fierté bien surveillé
4 septembre 1832 – Registre Municipal (RM) : Il est rappelé que les aubergistes, cafetiers, cabaretiers et logeurs domiciliés dans cette commune ou placés sur le champ de foire seront tenus pendant les nuits des 21 et 22 septembre de tenir une chandelle allumée dans une lanterne fermée ou un lampion qu’ils placeront à l’endroit le plus apparent de leurs maisons ou baraques.
Les courses d’essai pour la vente de chevaux, mulets, ânes sont interdites dans les rues de la commune ; elles ne pourront avoir lieu que sur le champ de foire où ils sont annuellement mis en vente.
11 juillet 1836 – RM : Blandy conteste vivement auprès du Préfet la demande de la Ville de Melun qui fixerait la foire de cette ville au 11 septembre alors qu’en septembre les habitants respectifs s’approvisionnent aux foires de Montlhéry et de Blandy à peu de jours d’intervalle rendant la foire de Melun tout-à-fait superflue.
25 septembre 1881 – L’Indépendant : La foire, qui s’étendait autrefois dans la plupart des rues du village et dans la plaine avoisinante, est concentrée aujourd’hui sur la place autour de l’ancien château.
21 septembre 1883 – Journal de Seine et Marne : Bien qu’ayant perdu comme toutes les autres de son importance, la Foire de Blandy attire encore chaque année un grand nombre de visiteurs de toutes les communes environnantes.
Il s’y fait un commerce important de bestiaux, de bimbeloterie, d’instruments aratoires. On y trouve des jeux de tous les genres. Le soir, cette fête se continue par des réjouissances publiques et un bal qui se prolonge habituellement jusqu’au matin.
13 septembre 1885 – Le Républicain de Seine et Marne : La foire annuelle de Saint-Mathieu est l’occasion d’un commerce important de bestiaux, denrées, ustensiles agricoles, friperie, etc. C’est aussi à Blandy qu’habituellement les vignerons du voisinage viennent s’approvisionner de hottes et de paniers pour les vendanges qui commencent quelques jours plus tard… Notons que sous les tentes des marchands de boissons, on boit du cidre doux à bon compte ; c’est une purgation anodine qui n’est pas sans charme.
Le Marché hebdomadaire de la place du Pilori
19 février 1843 – RM : Auprès du préfet, le Conseil réitère sa demande non d’une création mais du rétablissement d’un marché hebdomadaire, marché octroyé par le Roi Philippe Le Long dès 1321, et confirmé par Charles le Bel à Vincennes en 1322. Il rappelle la lettre patente de confirmation du Roi Louis XIV donné en Parlement le 3 août 1702 qui octroyait aussi le marché et la foire de Blandy.
7 avril 1843 – RM : La place du Pilori est affectée les jours de marché à la vente du beurre, des œufs, des légumes, fruits, gibier, viande de boucherie et autres comestibles ainsi que des fromages.
Chaque mercredi le marché ouvrira à 8h le matin du 1er mai au 30 septembre et à 9h du matin du 1er octobre au 30 avril.
La revendication d’un service de la Poste enfin fiable
22 juin 1832 – RM : Considérant qu’avant la nouvelle circonscription des bureaux de Postes aux lettres, le service de Blandy avait lieu par le bureau de Melun … que Blandy avait un facteur particulier qui allait tous les deux jours à Melun, le changement qui a eu lieu a doublé les frais de poste sans améliorer le service.
- il ne parait pas que le conseil ait été consulté sur la translation du bureau de poste de Melun au Châtelet, que Melun convenait beaucoup mieux à cause des rotations fréquentes entre Blandy et cette ville.
- que dans tous les cas le service journalier pour Blandy est des plus urgents par les motifs suivants ; le port d’une lettre par Le Châtelet coûte le double de ce qu’elle coûtait par Melun, le service journalier servirait de compensation la population de Blandy étant de près de 800 âmes entretient de fréquentes correspondances avec Paris et Melun
… tandis que Fouju commune située à trois quarts de lieue de Blandy reçoit par la même voie des lettres tous les jours par Guignes, que Champeaux et Saint Mery situées à trois-quarts de lieue de Blandy reçoivent tous les jours leurs lettres par la même voie [suivent les exemples de Bombon, Mormant et Moisenay] - que Blandy étant le chef-lieu de bataillon de Garde nationale entretient encore pour cet objet une correspondance active.
- qu’il s’y tient une foire considérable
- qu’il y réside un notaire
Sollicite vivement l’administration d’établir un service journalier pour la correspondance de Blandy avec le Bureau de poste du Châtelet. Dans le cas où l’administration ne pourrait y faire droit, le Conseil municipal sollicite le changement du Bureau de poste qui dessert actuellement Blandy et est d’avis qu’il soit transféré à Melun.
29 mai 1857 – RM : le Conseil municipal demande à ce que le service de la poste s’effectue par Sivry au lieu du Châtelet.
12 juin 1882 – RM : Le Conseil municipal demande le rattachement au Bureau de Poste du Châtelet pour renouer les communications avec le lieu où les habitants ont affaire.
16 mars 1884 – Le Républicain de Seine et Marne : Le conseil municipal de la commune de Blandy, qui, depuis longtemps insistait auprès de M. le ministre des postes, afin d’avoir deux distributions dans la commune, va avoir la satisfaction, avant l’expiration de son mandat, de voir sa persévérance couronnée de succès. Grâce à l’intervention de notre député, le service à deux distributions, par Sivry, commencera le 1er avril.
Pompiers, gardes nationaux et autres, l’impressionnant effectif de Blandy
5 juillet 1833 – RM : Considérant que le nombre de trente est nécessaire pour assurer le bon service de la pompe et que par suite la Garde Nationale se trouvera réduite à une compagnie d’une force suffisante, arrête que le corps de sapeurs-pompiers sera composé des 32 hommes :
- DUPARQUET Etienne l’ainé, maçon, né le 12 août 1785
- DITHIOT François Denis, charpentier, né le 24 février 1793
- GERVAISE Louis Etienne Charles, manouvrier, né le 2 mars 1809
- DELAFORGE Jean-Baptiste Romain, tourneur en bois, né le 29 février 1796
- CHEVALLIER François Jean, tuilier, né le 1er août 1796
- BLANCHARD Pierre Henry, manouvrier, né le 29 janvier 1804
- CIVARD Jean-Baptiste fils, charpentier, né le 21 février 1784
- SENDRIER Jean Charles père cultivateur, né le 18 février 1782
- BARRÉ Alexandre fils, bourrelier, né le 9 juin 1812
- THIEBAULT Maurice Magloire, manouvrier, né le 27 décembre 1809
- GODIN Louis Marie, cultivateur, né le 14 juillet 1791
- DARCAGNE Augustin Toussaint, chartrier, né le 3 février 1795
- CHERTEMPS Jean-Baptiste Maurice, maréchal, né le 24 décembre 1811
- PETIT Pierre François, charron, né le 10 octobre 1784
- BERJONVAL Louis dit le Beau, charpentier, né le 5 décembre 1779
- BEZY Jean-Baptiste Eugène, menuisier, né le 10 avril 1809
- BLANCHARD Denis, manouvrier, né le 21 septembre 1808
- GRARE Etienne, maçon, né le 5 novembre 1811
- DURIOT Jean Jacques, scieur de long, né le 10 novembre 1796
- QUÉNARD Louis Athanase, maçon, né le 11 février 1808
- GRARE Jean-Baptiste Augustin maçon, né le 16 mars 1780
- MARANT Jacques Gabriel Honoré, tonnelier, né le 26 février 1801
- BARRÉ Alexandre père, bourrelier, né le 28 mai 1779
- DECOEUR Louis, peintre, né le 27 décembre 1789
- DUPARQUET Louis, maçon, né le 17 février 1798
- DUPARQUET Savinien Étienne, maçon, né le 4 juin 1794
- DECOEUR Hyppolite, maçon, né le 27 décembre 1789
- MARRIER Jean François, sabotier, né le 27 décembre 1812
- BERJONVAL Maurice, maçon, né le 29 septembre 1787
- DIONNOIS Alexandre, vigneron, né le 6 février 1805
- CHANDORAT François Hyppolite, vigneron, né le 6 mars 1788
- CORNILLOT Louis fils, tambour, né le 17 mai 1817
21 août 1837 – RM : Blandy écarte la proposition préfectorale d’intégrer une compagnie de pompiers et de la Garde nationale dans une subdivision territoriale. En revanche, elle propose que d’autres communes voisines viennent renforcer la compagnie de Blandy, déjà constituée avec 32 hommes et alors que la commune a fait l’acquisition d’une pompe, de 32 casques avec la construction d’un bâtiment pour y loger sa pompe.
28 août 1842 – RM : Sont désignés comme Gardes-Vignes pour 5 années sous prestation de serment : Louis François Julien MORANT, Pierre Maurice DIONNOIS, Jean-Baptiste CHARTRAIN, Jacques Joseph MARAND, tous quatre vignerons à Blandy.
6 février 1852 – RM : Sur la base de la liste de citoyens établie par le Conseil municipal 25 Blandynois sont désignés par le Conseil de recensement pour faire partie du corps des pompiers :
- BEAUGELET Hyacinthe Dieudonné Julien – tuilier 29 ans
- BESSEL Étienne Philippe – marchand de nouveautés 48 ans
- BEZY Jean-Baptiste Eugène – menuisier 42 ans
- BEZY Auguste Ferdinand – menuisier 28 ans
- BLANCHARD Pierre Henri – manouvrier 47 ans
- CHERTEMPS Louis Dieudonné – forgeron 32 ans
- DECOEUR Jean-Baptiste – manouvrier 33 ans
- DECOEUR Charles – maçon 28 ans
- DELAFORGE Jean-Baptiste Romain – tourneur 56 ans
- DELAFORGE Jean-Baptiste Henri – menuisier 31 ans
- DESROCHES Englebert Louis René – tuilier 42 ans
- DRION Jean-Baptiste Alexandre – charron 28 ans
- DUFOUR Jacques Sébastien – cultivateur 45 ans
- DUPARQUET Laurent Joseph – maçon 32 ans
- GODIN Louis Vincent Raphael – cultivateur 34 ans
- GRARE Étienne – maçon 40 ans
- HAPPEY Louis Hyppolite – manouvrier 37 ans
- HÉBERT Jean Edme – serrurier 38 ans
- JOSSELIN Sébastien Louis – bourrelier 20 ans
- LAHAYE Pierre Athanase – manouvrier 30 ans
- MARAND Charles Joseph – cultivateur 27 ans
- PETIT Auguste Ferdinand – charron 25 ans
- SEIGNORET François – charpentier 25 ans
- TESTEFORT Pierre Augustin – tisserand 28 ans
- THIBAULT Louis Désiré – tonnelier 20 ans
Dans la liste publiée le 20 avril 1852, deux noms sont rajoutés : MARRIER Jean-François – sabotier 39 ans GERVAISE Étienne Louis Charles – manouvrier 42 ans
25 avril 1852 – RM : Nomination des officiers et caporaux de pompiers, soit : GRARE Étienne sergent ; BEZY Jean-Baptiste Eugène sergent ; MARRIER Jean-François sergent ; DUPARQUET Laurent Joseph caporal ; BLANCHARD Pierre Henri caporal ; HÉBERT Jean Edme caporal ; JOSSELIN Sébastien Louis caporal
25 novembre 1852 – RM : Organisation d’une compagnie cantonale de pompiers qui regroupe Blandy dont l’effectif est de 25 pompiers, Moisenay 30 pompiers, Champeaux 25 pompiers, Saint Merry 37 pompiers.
17 juillet 1851 – RM : Le sieur JACQUESSON prête serment devant le juge de paix du Châtelet comme garde champêtre de la commune de Blandy.
17 août 1923 – L’Écho de Paris : « En flambant un canard »
A Blandy, un incendie d’une extrême violence s’est déclaré hier soir dans un immeuble occupé par Mme veuve GALPIN et M. HAPPEY, cultivateur.
Le sinistre serait dû à l’imprudence d’une fillette de 12 ans qui dans la cuisine, voulant, après l’avoir plumé, flamber un canard à l’aide d’une flamme d’alcool à brûler.
Le père de la fillette, M. DEBRAY, qui assure le service des voitures entre Melun et Blandy, a eu un omnibus complètement détruit par le feu, qui n’a pu être éteint que très difficilement par les pompiers de la commune.
Une préoccupation constante : les voies de communication
7 juin 1836 – RM : Afin d’établir des relations plus fréquentes entre Blandy, Mormant, et Rozay ou encore entre Blandy et Melun, le Conseil municipal demande à ce que soit reconnu un chemin vicinal de grande communication. Celui-ci débute à partir de chemin d’Ailly sur la route départementale de Melun à Nangis (commune de Courtry), pour passer au lieudit de l’Eguillon (commune de Blandy), traverser Blandy, rejoindre Saint Merry, continuer ensuite par Rouvray jusqu’à Mormant.
16 octobre 1836 – RM : Le Conseil municipal refuse de participer au budget du chemin de Melun à Rozay, ce projet du Conseil Général n’ayant aucune utilité pour la commune de Blandy, le Conseil municipal refus d’y concourir budgétairement.
28 juin 1839 – RM : le Conseil refuse la proposition du préfet de voter une troisième journée de corvée supplémentaire pour l’année 1840, considérant que les réparations à faire aux chemins ne sont pas urgentes et que la commune a beaucoup de charge à remplir.
11 janvier 1851 – RM : Vote d’une première tranche de l’Impôt extraordinaire pour la construction du Chemin de grande communication de Valvins à Guignes.
28 mars 1851 – RM : Pour l’entretien des chemins vicinaux (vers) Le Châtelet et Chatillon la Borde, les travaux à exécuter par emploi de prestations en nature s’établissent comme suit :
Prestations en nature non rachetées en argent (estimées à 535 Francs)
138 journées/hommes valorisées à 1 F 25
82 journées de charrettes valorisées à 1 F
126 journées de chevaux valorisées à 2 F
35 journées d’ânes valorisées à 0 F 75
Prestations en nature rachetées en argent pour 363 F
16 février 1854 – RM : Accord mais non financement du pont de Fontaine-le-Port. La commune ne pourra participer au financement sollicité pour ce pont car elle vient juste d’adopter une imposition extraordinaire de plus de 20 000 F pour la construction d’une école et d’une salle d’asile. Elle a subi le choléra en 1849, tandis que la fièvre typhoïde fait des ravages depuis deux années.
28 décembre 1866 – RM : Vote favorable du Conseil pour la construction d’une voie de chemin de fer de Puiseaux à Meaux avec une station à Fouju. Le Conseil est prêt à financer le projet pour la subvention demandée de 5 000 F.
Nouveau Cimetière et transfert des anciennes sépultures
10 mai 1844 – RM : Le Conseil municipal valide l’acquisition de deux parcelles données par le comte de Praslin pour la création d’un nouveau cimetière. En suivi de l’acceptation de la donation, il prend acte d’un devis pour clore de murs le nouveau cimetière, pour la translation de la croix de l’ancien cimetière, l’établissement d’une porte ou d’une grille. Le Conseil adopte en conséquence un budget de 2 500 F ; la commune de Chatillon la Borde sera sollicitée pour contribuer à la dépense.
Le Conseil fixe également un premier barème pour les concessions perpétuelles et temporaires de ce cimetière avec le tiers pour le Bureau de Bienfaisance.
Concessions à perpétuité : Pour deux mètres carrés 100 F pour la commune et 30 F pour le Bureau de bienfaisance ; Pour quatre mètres 250 F pour la commune et 80 F pour le Bureau de Bienfaisance ; Pour 6 mètres : 450 F pour la commune et 150 F pour le Bureau de Bienfaisance.
Pour les concessions temporaires, Pour 2 m2 30 F et 10 F pour le Bureau de Bienfaisance ; Pour 4 m2 80 F et 30 F. [Renouvellement] à l’expiration de la concession temporaire, 12 F pour 5 ans, 20 F pour 10 ans.
17 juillet 1853 – RM : Témoignage sur l’emplacement de l’inhumation en 1794 des restes de la Marquise de Rothelin : A l’initiative de Monsieur TAILLANDIER conseiller à la Cour de Cassation, le sieur CHAPELAIN en présence de l’abbé HALLEY curé de Blandy lui a montré « de la manière la plus formelle » l’emplacement dans l’ancien cimetière maintenant supprimé où il avait placé les restes de la marquise de Rothelin en 1794, lesquels reposaient dans le caveau placé dans le chœur de l’église sous la lampe. Soit un tertre visible derrière la sacristie que M le curé et M Taillandier ont marqué par quelques pierres sur le tertre pour mieux le reconnaître …
Le 27 octobre suivant, les restes ont été placés « dans une boite provisoirement déposée dans un endroit dépendant de la sacristie ».
12 mai 1854 – RM : Inhumation de la Marquise de Rothelin dans le nouveau cimetière : Il est précisé que les frais de cette ré inhumation ont été pris en charge par M le Duc d’Aumale héritier des princes de Condé, par respect pour la mémoire de Louis premier prince de Condé gendre de la marquise de Rothelin.
Il est observé qu’aucune cérémonie religieuse n’a eu lieu à cette occasion et si le monument est placé dans la partie réservée aux non catholiques c’est que ladite princesse est morte dans la religion protestante.
Nouvelle Mairie – École : un investissement marquant
22 mars 1853 – RM : Accord du Conseil municipal pour l’acquisition de deux maisons, cours et jardins, appartenant respectivement à MM LASSAY et BAISLÉ, sur les terrains desquels doit être construite une maison d’école. Rue des Oignons en juin suivant, achat complémentaire d’une partie du jardin de M LEFEVRE.
24 novembre 1853 – RM : En définitive cette acquisition des terrains permet la construction de la maison d’école, de la Mairie, et celle d’une salle d’asile. La dépense totale est de 22 000 F et un cofinancement ne sera accordé que si la commune finance les deux tiers.
21 février 1854 – RM : Le Conseil validera un emprunt de 15 000 F de 12 années sur la Caisse des Dépôts ; emprunt qui se clôturera en 1868.
9 juillet 1854 – RM : La construction de la salle d’asile bénéficie des dons de 500 F du comte de Praslin, de 300 F de la duchesse de Praslin et de 50 F Mme d’Andrezel.
25 octobre 1888 – RM : Ouverture d’une classe enfantine à Blandy
Lettre du préfet en date du 17 courant : le Conseil Départemental de l’enseignement primaire confirme la décision d’ouverture d’une classe enfantine.
Le rachat du Château, un événement qui ne passe pas inaperçu
7 décembre 1883 – L’Indépendant : Le Nouvelliste et après lui le Courrier de la Brie, ont cru nous prendre en flagrant délit d’inexactitude au sujet de ce que nous avons dit sur les ruines historiques du château de Blandy, achetées par la commune, pour être conservées avec le soin qu’elles méritent. Nos confrères ont contesté cette nouvelle.
Nous sommes heureux de leur apprendre que, par arrêté préfectoral, en date du 30 novembre, la commune de Blandy a été autorisée à faire cette acquisition, qui a été réalisée immédiatement par contrat notarié. L’enquête, préalablement ouverte dans le pays, avait été entièrement favorable au projet, contrairement aux dires du Progrès de Provins, qui alléguait que les habitants n’avaient d’autre désir que celui de la disparition de ces ruines. Notre confrère était mal informé.
L’affaire est terminée, grâce à l’obligeance toute gracieuse du propriétaire, M. H. de CHOISEUL et à la généreuse intervention du maire, M. TUOT. Blandy va conserver un monument intéressant qui, plus connu, attirera chaque année quantité de visiteurs et de curieux. La commune se propose de faire quelques réparations au donjon, dont l’escalier serait rétabli pour accéder à la plate-forme élevée de 200 pieds au-dessus du sol.
13 décembre 1883 – CM : Pour l’achat du vieux château, le prix de cession demandé par Horace de Choiseul, propriétaire et député de Seine et Marne s’élève à 5 000 F. Pour l’achat chez le notaire, le maire Pierre Charles Tuot verse cette somme sur ses fonds propres. Mais il reste 600 F à financer pour solder l’opération.
9 avril 1884 – Le Républicain de Seine et Marne : L’adjudication de la démolition des bâtiments de culture situés dans le vieux château, aura lieu le lundi de Pâques, 14 avril, à 2 heures du soir en la salle de la mairie. Les démolitions seront divisées en quatre lots et seront adjugés séparément.
27 août 1886 – CM : Pour solder les frais d’acquisition des ruines du vieux manoir féodal, le prêt à la Commune par Eugène BLAQUE est acté pour 600 F.
22 août 1889 – CM : Compte tenu du coût supporté par la commune pour la construction de l’escalier de la Grosse Tour, les étrangers à la commune paieront 50 centimes pour y monter. Le 5 mai, un spécialiste cimentier de Paris avait validé le devis correspondant.
9 septembre 1889 – CM : la Visite des Tours et montée à la Grosse Tour sera gratuite pour les habitants de Blandy sauf pendant les deux jours de la Foire.
Finances locales, un équilibre exigeant
9 mars 1846 – RM : Liste des Blandynois les plus imposés et susceptibles d’être associés au Conseil, avec l’indication de « leurs cotes foncières » :
Comte DE PRASLIN Edgard – Paris – 4 866
AUSSEUR Jean François – Lieusaint – 458
NOUETTE D’ANDRESELLE Désiré – Paris – 449
LE FEBVRE Antoine Louis – Joigny – 373
NANCEY Fortuné avocat – Melun – 254
DUCRET architecte – Paris – 250
PIERSON Gabriel négociant – Tournan – 243
HERSANT Alexis marbrier – Paris – 228
LAJOIE Pierre Félix propriétaire – Châtelet – 224
PETREMENT Michel – Fouju – 196
MASSON Louis César épicier – Fontainebleau – 178
COURTOIS Michel propriétaire – Melun – 151
26 avril 1849 – RM : Calcul des contributions foncières dues par la commune
Inventaire des Propriétés non bâties : 910 hectares valorisés à 60 Francs soit
Vignes : 59 hectares valorisés à 61 Francs = 3 599 F
Prés : 30 hectares valorisés à 70 Francs = 2 100 F
Bois : 349 hectares valorisés à 77 Francs = 26 873 F
Jardins : 16 hectares valorisés à 105 Francs = 1 680 F
Pâtures : 1 hectare valorisé à 13 Francs = 13 F
Friches et mares : 10 hectares valorisés à 3 Francs = 30 F
Inventaire des Propriétés bâties
198 Maisons valorisées à 75 Francs = 14 850 F ; 5 hors classe = 1 800 F
Soit un total de 16 650 F et après réductions et abattements divers : 10 296 F
2 mai 1855-RM : Fixation de la taxe communale sur les chiens : Pour les chiens d’agrément ou servant à la chasse : 5 F ; Pour les chiens de garde : 1 F.
21 août 1892 – RM : Protestations des habitants concernant l’imposition sur le bâti. Certaines maisons sont imposées pour plus d’1/3 en plus de leur réelle valeur locative.
Une situation sociale contrastée
4 septembre 1832 – RM : Droit de glanage réservé aux indigents : Arrêté du Maire pour réserver les permissions communales de glanage à ceux dans l’impossibilité de travailler pour cause de vieillesse, et autres incapacités de gagner autrement leur vie.
23 juillet 1843 – RM : Acceptation de dons aux pauvres de Blandy accordés par les Choiseul Praslin : Par testament, le duc Charles Reynard Laure Félix de CHOISEUL PRASLIN a légué 800 Francs aux pauvres de la commune en exprimant le désir que cette somme soit placée pour augmenter les ressources du Bureau de bienfaisance, s’en référant audit Bureau et à la surveillance du sous-préfet pour faire annuellement des distributions en nature aux véritables indigents.
Son épouse, Charlotte Laure Olympe LE TONNELIER DE BRETEUIL, duchesse de Choiseul Praslin fait une donation de 1 000 Francs ayant le même objet.
5 février 1844 – RM : Acceptation de la dévolution d’une petite maison à des indigents dans les fossés du château. Le Conseil municipal acte la décision du comte de Praslin, le fils, suite à celle de son père le duc de Praslin qui avait fait construire une petite maison dans le fossé du château pour une mise à disposition gratuite au ménage d’indigents, des Sieur et Dame BEAUMÉ. Elle reste la propriété exclusive du comte de Praslin.
26 juin 1883 – Journal de Seine et Marne : La commune de Blandy est en instance auprès de l’Hospice de Melun, pour obtenir l’admission gratuite de ses malades indigents, dans cet établissement.
Elle exhume un titre du XVIIIème siècle, en vertu duquel, par suite de l’abandon de certains droits (fonciers) à l’Hôpital Saint-Jacques ou Saint-Nicolas, actuellement représenté par l’hospice actuel, il aurait été accordé à la paroisse de Blandy la faculté de faire soigner gratuitement ses malades.
La commission de l’hospice n’entend pas de cette oreille-là. Elle prétend, et avec raison, que les droits concédés étant des droits féodaux, ont été abolis dans la nuit du 4 août 1789.
21 septembre 1883 – Le Républicain de Seine et Marne : Procès-verbal a été dressé contre les nommés Henri LAHAYE, manouvrier, âgé de 20 ans et Alfred SUREAU, âgé de 26 ans, manouvrier, demeurant à Blandy, pour vol de pêches au préjudice de Mme veuve BATICLE.
24 mai 1932 – Le Petit Parisien : Cinq familles de Blandy obtiennent la Médaille de la Famille française : Louise-Apolline MONANGE (7 enfants), Suzanne LAFEUIL (6 enfants), Marie BOUREILLE, Rachel CASTILLE et Félicienne MONTGERMONT (5 enfants).
Vie institutionnelle
12 juillet 1841 – RM : Le Conseil municipal demande le rattachement à Blandy de la commune de Chatillon la Borde, ceci pour plusieurs motifs :
- dès l’année 1309 Thibault de Chatillon archidiacre du diocèse (…) a été autorisé à faire édifier une église dans la commune de Chatillon et à cette époque les habitations de Chatillon et celles de Blandy étaient déjà réunies pour l’exercice du culte catholique
- une inscription placée dans l’église de Blandy par suite du décès de M Robert Boutillier le 8 novembre 1692 qualifie ledit Boutillier de prêtre du diocèse de Paris, bachelier de la Sorbonne, curé de Blandy et curé primitif de Chatillon et cette qualité a été transmise à tous les curés de Blandy jusqu’en 1793
- suite au décret de 3 septembre 1807 et à la lettre du préfet de Seine et Marne du 27 mai 1811, la commune de Chatillon a été réunie pour le culte à celle de Blandy
- pour l’organisation de la Garde nationale la commune de Chatillon a été rattachée à la circonscription du Bataillon de Blandy ;
- Chatillon la Borde communique avec Blandy par un chemin en très bon état (…)
- enfin cette commune est de trop peu d’importance pour s’administrer par elle-même.
5 avril 1848 – RM : Ordonnance de police pour le nettoyage des rues de la Procession de la Fête Dieu : Le dimanche de la Fête Dieu et le dimanche jour de l’Octave (…), les rues et places où la procession doit passer seront balayées et nettoyées par les soins des propriétaires riverains.
La circulation des voitures et animaux y est expressément interdite de 8 h à midi : rue du cimetière, place du Pilori, la Grande Rue, la rue Saint Martin, la rue Courte Soupe et la rue de la Fontaine.
19 février 1851 – RM : Arrêté du Maire Commémoration de l’avènement de la République du 24 Février 1848 : Un service commémoratif et d’actions de grâce suivi d’un Te Deum sera célébré dans l’église de Blandy.
1er janvier 1852 – RM : Arrêté du Maire Te Deum – Fête nationale : Un Te Deum solennel d’actions de grâce sera chanté dans l’église de cette paroisse le jeudi 1er janvier à 10h pour appeler les bénédictions du ciel sur la grande mission que le peuple français vient de confier à Monsieur le Président de la République.
Nous osons espérer que Messieurs les officiers, sous-officiers et gardes nationaux ne feront pas défaut à notre invitation. La réunion débutera à la place du Pilori à 10h.
Autres événements pittoresques
3 octobre 1877 – Journal Officiel : Jean LUIGGI, docteur en médecine à Blandy ; plus de 20 ans d’exercice de la médecine, services exceptionnels pendant diverses épidémies, a obtenu cinq médailles pour le service de la vaccine.
Sur son testament en 1900, le docteur Luiggi lègue à la Mairie de Blandy « ma grande pendule seule, représentant Jupiter, qui sera placée dans la salle des séances du Conseil municipal ».
11 mai 1890 – La Justice : Hommage à M. DECOEUR :
(…) Depuis de longues années, le citoyen Pierre Charles Séraphin DECOEUR habitait la commune de Blandy. Vieux républicain, DECOEUR avait été, dès 1848, élu délégué au Comité Républicain du canton du Châtelet ; en 1851, il était arrêté comme protestataire ; en 1858, ses convictions républicaines lui attiraient de nouvelles vexations de la part du gouvernement impérial (…).
11 juin 1880 – Le Républicain de Seine et Marne : « L’affaire de Blandy » (…) L’accusé s’appelle Louis D…. Le 8 mai, il essayait un revolver. Une balle vint siffler aux oreilles de Melle Rose CHARTRAIN, qui se promenait à 80 mètres de là en compagnie de sa sœur Blanche. Quelques instants après, une seconde balle atteignit la jeune personne à l’oreille et à la figure A l’audience, il s’excuse en disant qu’il ne pensait pas que son arme portât si loin ; il n’a voulu que faire peur à ces demoiselles.
Melle CHARTRAIN, âgée de 19 ans, déclare qu’elle a entendu siffler deux balles et qu’elle a reçu la deuxième dans la tête. Elle croit que D… lui en voulait parce qu’elle n’a point voulu de lui pour mari. En septembre dernier, il lui a dit : « Si vous épousez un autre homme que moi, vous ne serez pas mariée longtemps ». Le prévenu nie ce propos.
Me LETAVERNIER (…) présente la défense avec beaucoup de verve et d’entrain. D… n’en fera pas moins six jours de prison avec accompagnement des frais.
15 septembre 1880 – Le Républicain de Seine et Marne : Avis aux boulangers ! La femme CORNILLEAU, âgée de 51 ans, boulangère à Blandy, vendit il y a quelque temps un pain à l’institutrice Mme GAILLOT. M. DENEUCHATEL, adjoint de la commune, l’ayant rencontrée, eut l’idée de peser le pain. Or ce pain, dont le poids devait être 2 kg, pesait 358 g de moins. C’est un pain de fantaisie, prétend à l’audience la boulangère.
Le tribunal l’invite à peser désormais son pain et la condamne en attendant à 8 jours de prison et 50 F d’amende. Il ordonne en outre que le jugement sera affiché dans la commune de Blandy.
27 juillet 1880 – Le Rappel : Le crime de la forêt de Blandy. Nous avons rendu compte, il y a deux jours, des débats de l’affaire MARTIN, ce bûcheron, armé par la jalousie, qui assassina son camarade COGNET dans la forêt de Blandy, le 20 mars dernier.
MARTIN n’a été condamné qu’à 20 ans de travaux forcés, le jury de Seine-et-Marne ayant écarté la préméditation et admis en faveur de l’accusé les circonstances atténuantes.
1893 – L’Aérophile : L’aérostat le « Dupuy de Dôme » était parti de l’usine à gaz de la Villette à 6 heures du soir. Après deux heures et demie d’un superbe voyage, les aéronautes sont descendus à Blandy-les-Tours.
29 septembre 1894 – L’Éclaireur de Seine et Marne : (…) On a trouvé dans les bois de Blandy, le cadavre d’un homme (…). Or, la foire de Blandy ayant eu lieu le 21 septembre, une enquête est ouverte à l’effet de savoir s’il ne s’agirait pas d’une rixe ou d’un crime commis à ce moment.
Mai 1911 – Union Vélocipédique de France : le docteur LANDEL de Blandy vante une bicyclette dotée de vitesses (…) en prise directe : Avec cette machine, je suis allé en fin juin dernier, faire un voyage en Corse au cours duquel j’ai parcouru environ 700 kilomètres.
J’ai pu, le même jour, aller de Vizzavona à Sartène (120 km environ) en franchissant les cols de la Sorba à 1.315 m, de Verde à 1.283 m, etc. Au cours de ma randonnée, j’ai fait tous les cols carrossables de l’île. Jamais je ne suis descendu de machine, sinon pour admirer le paysage.
J’ajoute que je suis âgé de 39 ans, que je pèse 95 kilos et que j’avais sur mon guidon 8 kilos de bagages.
29 juillet 1936 – L’Intransigeant : La chasse au garde champêtre est ouverte !
Devant le tribunal correctionnel de Melun comparait un sexagénaire magnifique. Louis MAISON, c’est un homme très doux à son réveil. Très doux un peu plus tard parce qu’il est charron à Blandy-les-Tours, que le travail donne soif et que les bistrots sont irrésistibles.
Le 27 juin dernier, il y avait chez lui un gros remue-ménage… le lendemain, son fils ferait sa première communion. Et Louis MAISON se préparait. « Holà, hurla-t-il brusquement, mes chaussures ne sont pas cirées ». C’était un scandale, certes ; mais dont sa femme ne se souciait guère. A preuve que la réponse vint sous forme d’un fond de casserole très correctement appliqué…
La bagarre s’engagea, conjugale mais féroce (…) Le garde champêtre vint. Et, chef incontesté de la police du lieu, il jeta dans l’affreuse mêlée le poids de son autorité. Rien n’y fit. Mi volontaire, mi expulsé, le garde champêtre quitta le champ de bataille.
Et tandis qu’il s’éloignait, refoulant les badauds devant lui, le charron, déchaîné, s’en fut chercher un vieux fusil préhistorique. Il tira. Il dit avoir tiré en l’air. Toujours est-il que le garde champêtre recueillit généreusement trois plombs de « 5 » dans la tête, une demi-douzaine dans la doublure de son képi et quelques autres en diverses parties de son élégant uniforme.
Louis MAISON va rendre compte de cette dangereuse fantaisie, perpétrée en dehors de tous les délais de chasse ; et c’est le jeune et spirituel Maître Marcel COUGNOT, du barreau de Paris, qui se chargera de démontrer aux juges …